Comme tout mouvement contestataire, le mouvement hippie possède une certaine "philosophie de vie". Un mouvement se doit de posséder des normes et des valeurs sinon il n'est pas mouvement, il est masse.
Les hippies remettaient en cause l'idée d'autorité, surtout celle de l'autorité parentale, cherchant à établir d'autres rapports avec leurs propres enfants, les hippies adoptèrent les pédagogies anti-autoritaires. Ils étaient contre toutes dominations de l'un sur l'autre.
Les hippies n'avaient pas le désir de contrôler la société. Ils étaient perçus comme ne proposant pas d'alternative à la société, avec un mot d'ordre étant plutôt « faites ce que vous voulez faire et ne vous préoccupez pas de ce que les autres en pensent »
"Peace and love" est l'expression du pacifisme hippie des années 1960. Un autre slogan, issu de la guerre du Viêt Nam, "Make Love, not War", a été repris par le courant hippie pour les mêmes raisons.
"Flower Power", est une autre expression pacifique qui trouve son origine dans le "Summer of love" de 1967 à San Francisco. Consigne était alors donnée de « porter des fleurs dans les cheveux », comme l'illustre la chanson de Scott Mc Kenzie San Francisco ( Be Sure to Wear Flowers in your Hair ).
Parole de la chanson San Francisco (Be Sure To Wear Some Flowers In Your Hair:Sois Certain D'avoir Quelques Fleurs Dans Tes Cheveux) de Scott Mc Kenzie:
If you're going to San Francisco
Si tu vas à San Francisco
Be sure to wear some flowers in your hair
Sois certain d'avoir quelques fleurs dans tes cheveux
If you're going to San Francisco
Si tu vas à San Francisco
You're gonna meet some gentle people there
Tu y rencontreras des gens gentils
For those who come to San Francisco
Pour ceux qui viennent à San Francisco
Summertime will be a love-in there
L'été y sera une saison d'amour
In the streets of San Francisco
Dans les rues de San Francisco
Gentle people with flowers in their hair
( il y a ) des gens gentils avec des fleurs dans les cheveux
All across the nation
À travers tout le pays
Such a strange vibration
Une si étrange vibration
People in motion
(celle) d'un peuple en marche
There's a whole generation
Il y a une génération entière
With a new explanation
Avec une nouvelle interprétation
People in motion
Un peuple en marche
People in motion
Un peuple en marche
For those who come to San Francisco
Pour ceux qui viennent à San Francisco
Be sure to wear some flowers in your hair
Soyez certains d'avoir quelques fleurs dans tes cheveux
If you come to San Francisco
Si vous venez à San Francisco
Summertime will be a love-in there
L'été y sera une saison d'amour
If you come to San Francisco
Si tu viens à San Francisco
Summertime will be a love-in there
L'été y sera une saison d'amour
Cette chanson, "San Francisco" est l'hymne non-officiel de la contreculture dans les années 1960 du mouvement hippie, elle a été écrite par John Phillips, le leader du groupe des années 1960 "The Mamas and the Papas".
Elle traduit bien l'ambiance qui règne chez les hippies, tout est "cool" et tout le monde est "gentil". Les fleurs prônent une place très importante dans les paroles parce que qu'elles ramènent au célèbre slogan "Flower Power" utilisé par les hippies pour dénoncer la guerre du Viêt Nam. Ainsi, elle cherche à donner une image positive du mouvement , en invitant à venir à San Francisco pour fêter l'été "qui y sera une saison d'amour", elle invite en soit à venir y passer du bon temps et à quelques amours volages aussi.
Les hippies furent dès lors communément appelés "flower children". L'ensemble de ces expressions cherchaient à traduire une opposition à la guerre et à la violence en général, sans pour autant exprimer de véritbles revendications ou des théorisations plus élaborées.
La liberté sexuelle fait partie intégrante de "l'utopie hippie".
C'est durant les années hippies que prend place progressivement la légalisation de la pilule contraceptive et que l'accès à l'avortement se généralise.
La « liberté de choix », est une idée prégnante de la contre-culture hippie qui s'opposait à l'idéologie conservatrice de certains courants religieux issus du christiannisme, qui combattaient notamment l'« immoralité » et l'« obscénité » depuis la fin du XIXsiècle.
Les hippies considéraient les relations entre personnes de même sexe comme une « expérimentation » parmi d'autres plus que comme un tabou. C'est à cette époque que la première Gay Pride a lieu à New York, et San Francisco, les capitales des deux tendances aujourd’hui.
En partie par rébellion contre les usages, le hippie, homme ou femme, portait les cheveux longs pour dénoncer la guerre du Viêt Nam où les soldats avaient tous le crâne rasé.
Les femmes les portaient le plus souvent défaits, sans aucun apprêt ; la liberté du corps étant complémentaire de la liberté de l'esprit que préconisait le hippie. Les relations sexuelles libérées et le naturisme étaient des valeurs mises en avant dans le mode de vie hippie. Aller pieds nus dans la poussière heurtait également les valeurs d'hygiène mises en avant dans le modèle américain.
En cohérence avec l'idée d'anti-consommation, les hippies achetaient souvent leurs vêtements dans des friperies ou les fabriquaient eux-mêmes.
Le « mouvement hippie », était peu structuré, cependant, il portait les germes d'un bouleversement du mode de vie des années d'après-guerre qui a pris forme petit à petit à la fin des Trente Glorieuses dû à un essoufflement particulièrement perceptible de la jeunesse.
Dans différents domaines, des idées nouvelles perçaient : comme l'autogestion, l'écologie et le rejet qui était une attitude rarement affichée à cette époque aux États-Unis.
En ce qui concerne leur façon de s'alimenter, les hippies, qui vivaient de façon plus naturelle que le reste de la société, mangeaient « bio ». L'alimentation dîtes « bio » qui soutenait une philosophie de vie pour eux.
L'utopie communautaire:
Avec une liberté du corps et de l'esprit, s'accordait aussi une liberté et une volonté d'émancipation.
Ainsi pour fuir d'une manière plus significative et plus réaliste la société, les hippies ont l'idée de se réunir pour former des communautés. Les hippies sont convaincus que la structure familiale et patriarcale traditionnelle est à l'origine de tous les maux.
S'inspirant des projets communautaires des utopistes du XIXème siècle comme Le Phalanstère de Fourier, ils fondent «des lieux de vie» collectifs. Ils organisent une mise en commun de l'amour et des biens, une répartition égalitaire du travail, une prise en charge collective des enfants etc.
Phalanstère de Fourier:« Ceci n’est pas une utopie. » Voici comment le socialiste Charles Fourier aurait pu légender le dessin de son phalanstère, un projet d’habitat communautaire dont on trouve des esquisses dans plusieurs de ses livres. Il a banni ce mot, hérité de L’Utopie de Thomas More, de son vocabulaire. « C’est le rêve du bien sans moyen d’exécution, sans méthode efficace », affirme-t-il.
Pour lui, les « faiseurs d’utopies », comme il les appelle, ne produisent que des chimères irréalisables. Charles Fourier qualifie ainsi de « sottises dogmatiques »Les Aventures de Télémaque, un roman de Fénelon publié en 1699 qui vantait la vie frugale et heureuse des habitants de la Bétique, un pays isolé.
Un océan sépare les deux hommes : la Révolution française. Charles Fourier, qui a 17 ans en 1789, ne rêve pas d’un monde meilleur : il aspire à transformer la société ici et maintenant. Avec l’industrialisation, affirme-t-il, les classes laborieuses s’appauvrissent, alors que les intermédiaires du monde du négoce s’enrichissent.
Les valeurs et les normes des hippies:
Les valeurs sont les idéaux propres à une société, ce sont des principes moraux reconnus comme des idéaux collectifs qui sont à atteindre par les individus d’une même société ou d’une collectivité. Elles servent de repères aux individus dans la conduite de leur vie sociale comme par exemple l’honnêteté ou la solidarité.
Le mouvement hippie en véhiculaient un nombre important : la liberté de penser, le développement d'un esprit critique, l'engagement, la tolérance...
C'est par la diffusion de ces valeurs que le mouvement reste en partie présent aujourd'hui.
Ils se sont détachés de leur société avec ces valeurs et ces normes qui leur étaient propres et pour fonder des collectivités véhiculant ces valeurs.
Ils ont en sommes créée des version miniatures de sociétés.
Grâce aux nombreuses revendications et à l'esprit décalé des hippies, de nombreux aspects ont changé dans notre société. Nous osons plus facilement nous affranchir et nous émanciper des règles établies par la génération précédente, afin de ne plus rentrer dans des « cases » : nous osons plus être nous même en se souciant moins du regard des autres, grâce à l'ouverture d'esprit qui s'est opéré.
La place de la femme :
La femme occupait une place différente au sein du mouvement hippie de celle de sa société d’origine. Par exemple en 1965, en France une femme pouvais disposer un emploi sans avoir à obtenir l'autorisation de son mari et disposait librement de ses biens propres. C’était la réforme des régimes matrimoniaux. ( du latin matrimonium, mariage)
Par ailleurs, les hippies rétablissent l'égalité et l'homogénéité au sein du couple. Le père et la mère partagent de manière équitable les tâches dites maternelles que la tradition bourgeoise réservait aux femmes. Dans le couple hippie, l'homme n'est plus considéré comme le dominant.
A ce sujet, dans les années 60, le mouvement des femmes exprime plus fortement leurs frustrations. La famille est perçue comme un lieu d’aliénation pour les femmes et les rôles familiaux traditionnels sont remis en question. Les féministes de cette « deuxième vague » critiquent en particulier le rôle maternel réservé aux femmes qu’elles dénoncent comme un carcan à leur épanouissement personnel.
Si à l'époque, leurs idées ont pu paraître provocantes et choquer bon nombre de gens, certaines valeurs hippies ont réussi plus ou moins à s'ancrer dans les mœurs et sont encore bien présentes aujourd'hui.
La quête de l'amour libre de la génération hippie des années 60-70 fait partie d’une de leur l'idéologie les plus majeures : ils manifestent pour le libre accès à la pilule contraceptive et le droit universel à l'avortement, par exemple.
La génération hippie cherchait à fuir la société de consommation en mettant en avant des valeurs écologistes et égalitaires.
Pour créer une rupture entre leurs aspirations et ce que la société attendait d'eux, les hippies se laissaient pousser les cheveux, ils s'habillaient de manière colorée, tout en étant indifférent à ce à quoi ils pouvaient bien ressembler.
Nous pouvons ici parler de normes. En effet, le mouvement hippie rejettait ouvertement les normes de la société contemporaine, et principalement celles se rattachant à la vie active et à la définition de la famille donnée par la société d’après-guerre.
Ils créaient ainsi leurs propres normes. Ils sont artistes par le biais de la musique et du psyquedélisme afin d'exprimer leurs maux et idées, vivent en communauté
et ont des relations amoureuses libertines.
A la fin des années 60, l'éducation est marqué par son slogan:
«Interdit d'interdire. La liberté commence par une interdiction : celle de nuire à la liberté d'autrui.», c'est à dire l'absence de punitions et de limites
Ainsi les relations parents/enfants sont basées exclusivement sur la confiance et le laisser faire.
A l'école, les grandes études ne sont plus seulement réservées exclusivement aux classes bourgeoises et aisées, mais désormais aux classes populaires et défavorisées aussi. Pour les hippies qui sont contre le favoritisme et le conformisme, il ne faut pas donner des notes pour ne pas traumatiser l'élève qui devait se montrer égal au professeur. Ils ne voulaient pas de compétition à l'école, les élèves devaient être considérés comme des grandes personnes à part entière.
Aussi, ce fut le début des classes mixtes garçons/filles avec un enseignement commun. Le mouvement hippie a donc permis l'évolution des mentalités face à l'éducation.
Ils étaient également contre la société matérialiste et ne voulaient pas se plier à certaines voies toutes tracées comme faire des études, travailler pour toucher un salaire, se marier...
Ils voulaient être indépendants avant tout.
Aux jours d'aujourd'hui, le rejet de la société de consommation est sous une autre forme de rejet nommé la "décroissance". Des campagnes sont organisées et son caractérisées par:
être moins attaché à la télévision, à l'automobile et au téléphone portable et être moins dépendant des biens technologiques derniers cris tel que le téléphone portable dernière génération.
refuser de prendre l'avion, et utiliser des moyens moins sophistiqués pour voyager comme la marche à pied ou le vélo pour les trajets courts.
boycotter la grande distribution pour consommer plus local avec le commerce équitable
manger peu de viande, et consommer avec moins de quantité le sel et le sucre.
Donc même aujourd'hui certaines personnes prônent ce "rejet", notamment avec le végétarisme, le semi-végétarisme et le bio, qui sont aujourd'hui très répandus et qui gagnent chaque jours de nouveaux adeptes.
Des normes sociales :
Les premières manifestations et réunions pour les droits des femmes ont lieu à Chicago. Elles prônent l’égalité entre les sexes.
La libération sexuelle, des femmes en particulier, a été un combat de ce mouvement. Au cours du festival de Woodstock, le « sexe facile » était chose courante. Et ce phénomène a dépassé les limites de ce festival, pour s’installer dans les sociétés, ne faisant plus du sexe avant le mariage un tabou, et normalisant peu à peu le phénomène.
Mais c’est aussi au niveau des communautés LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels) que ce mouvement a initié de nouvelles lois. Les relations homosexuelles sont autorisées dans certains pays et des manifestations se mettent en place, telles que les "Gay Pride".
Absence de contrôle social : Comment cela s'explique-t-il?
Nous avons observés une absence totale de contrôles social sur la communauté hippie qui s'explique tout d'abord par le conformisme : en d'autres termes les effets produits par le contrôle social sont des effets conformistes, qui sont une source d'incitation des individus à une soumission face à la pression d'un groupe, ce qui est surprenant et aussi inquiétant car le libre arbitre n’a plus vraiment de place.
L'expérience de Asch: Le conformisme
L'expérience de Asch, publiée en 1956, est une expérience du psychologue Solomon Asch qui démontre le pouvoir du conformisme sur les décisions d'un individu au sein d'un groupe.
Ce n’est pas le cas chez les hippies, qui est une variante car étant donné que lorsqu’un autre membre du groupe se dégage de la masse, on est plus susceptible de ne pas suivre le groupe qui exerce la pression sur nous.
Il existe aussi d'autres variantes de l'expérience d'Asch comme par exemple l'expérience de Milgram qui, elle, montre la soumission à l'autorité lorsqu'elle est considérée comme légitime.